Synopsis
La pièce s’ouvre avec Witold… Gombrowicz auteur, et quand la le plateau s’éclaire au petit matin nous sommes plongés dans la maison familiale au sortir de son enfance.
La famille cherche Witold le jeune adolescent de dix sept ans. Witold revient de l'école pieds nus, « comme un fermier ». Ce petit détail provoque une tempête dans la famille bourgeoise : nudité des pieds c’est une trahison envers les principes moraux de l'institution familiale et de la société en général. La capacité de Witold à passer son « examen de maturité » (l’équivalent du bac) est remise en question. Seul cet examen pourra attester si Witold est devenu vraiment « mûr ».
La famille se transforme en un jury d'examen où chaque professeur décrit Witold suivant ses propres fantasmes « tu as obtenu le titre de Champion de l'Immaturité ». Witold n’est pas dupe et le formule… La famille le proclame dégénéré… sa fiancée s’offusque qu’il ne soit pas un garçon « normal » et pour l’endurcir, suggère de l'envoyer à l'armée.
La famille se transforme en Conseil de Révision. Witold s’insoumet. La famille appelle la police ! La famille se transforme en tribunal et le procureur lit l’acte d’accusation. L’accusé est condamné aux fers et à cinq ans de travaux forcés. La parole lui est retirée…
L’adolescent revendique son immaturité comme acte de résistance : sa voix, sa parole, ses réflexions et aussi ses fantasmes… Witold s’identifie à Dieu, s’imagine porter le Monde, il entre en empathie avec les évènements délire et croit qu’il a lui même assassiné l’Archiduc à Sarajevo.
Nous sommes à la Cour du Tsar de Russie, la famille se transforme en famille impériale. Nicolas II réunit ses conseillers, l’heure est grave, comment éviter la guerre. Witold est envoyé comme messager pour convaincre l’empereur austro-hongrois. Witold arrive à Berlin et demande à être reçu par Guillaume II . Ce dernier est impulsif et faible, ses conseillers veulent la guerre.
Gombrowicz suspend cette opérette sur cette impossibilité d’empêcher l’Histoire de s’emballer, et Witold indique une seule voie possible. Refuser les postures des chefs, rester humain, tenir la position du sortir de l’adolescence : le refus devant l’absurdité.
(c.dormoy –marie-michele delprat / gradignan 5 janv 2011)
Créé à Stuttgart en juillet dernier et au Konzerthaus de Berlin les 9,10,11 décembre, «Geschichte -Histoire» sera présenté à Gradignan en première française, avant d’être joué au Festival Présences 2011 15 janvier , puis à Quimper le 13 mars- et le 20 avril au Teatros del canal à Madrid.